La circoncision
On estime qu’actuellement 30% de la population masculine a subit une circoncision. Les motivations d’une circoncision sont nombreuses et peuvent aller de médicales, traditionnelles, ethniques, religieuses ou esthétiques.
En quoi consiste la circoncision?
La circoncision est l’ablation du prépuce, la fine peau recouvrant l’extrémité du gland. Le mot « circoncision » veut dire « couper autour » ce qui définit bien la pratique chirurgicale de ce geste.
L’intervention est courte, elle dure souvent moins de 30 minutes et consiste à tirer le prépuce en avant, d’enlever les adhésions qui existent entre le gland et le prépuce, de le séparer du gland puis à « découper » le prépuce et faire une suture circulaire autour du gland.
En général, l’intervention a lieu dans la matinée et si les suites opératoires se déroulent sans complications et que votre enfant a pu uriner, un retour à domicile est possible le jour même.
Les avantages et les indications médicales pour une circoncision
Une circoncision peut être indiquée lorsqu’il y a des infections urinaires ou balanites (inflammations avec rougeur/pus du pénis) à répétition. Elle peut aussi être indiquée en cas de phimosis (prépuce trop serré qui empêche sa rétraction), sachant que celui-ci est normal jusqu’à l’âge de 5-6 ans et qu’il ne faut pas forcer la rétraction.
L’avantage par la suite est une diminution des infections urinaires avec une meilleure hygiène génitale. Les infections sexuellement transmissibles (VIH: virus de l’immunodéficience humaine, le HPV: papillomavirus humain, la syphillis, l’herpès génital etc.) sont aussi diminuées.
Le risque de cancer du pénis serait diminué chez les hommes circoncis. Certains y voient également un avantage esthétique avec un aspect plus « propre ».
Quels sont les risques de la circoncision ?
La circoncision ne doit pas être considérée comme une intervention anodine. Jusqu’à 2% des enfants sont à risque de complications post-intervention.
Les complications potentielles de l’intervention sont:
- L’hémorragie: Vu qu’il s’agit d’une ablation d’un tissu avec des vaisseaux, il y a un risque de saignement. C’est la complication la plus fréquente
- L’infection: Comme pour toute intervention chirurgicale, on incise dans un tissu et on risque donc de faire une contamination par des germes. Il est donc important de faire ce geste dans un milieu aseptisé
- Accidents chirurgicaux: Il s’agit là plutôt d’erreurs chirurgicales rares, mais qui peuvent arriver, la circoncision étant un geste assez imprécis. Souvent il s’agit d’une trop grande quantité de tissu enlevé ce qui provoque des érections douloureuses plus tard. D’autres complications sont également observées (fistule urétrale, ablation du frein, blessure du gland…)
- Risques de l’anesthésie: Chaque anesthésie comporte des risques et il faut bien les pondérer avant de procéder à une intervention
- Décès durant l’intervention: Ce risque est extrêmement rare et il est souvent lié aux risque anesthésiques ou s’il y a des maladies sous-jacentes (par exemple: trouble de la coagulation)
Quels sont les risques post-opératoires ?
- Rétention urinaire: Il s’agit d’une incapacité à uriner alors que la vessie est pleine
- Phimosis post-circoncision: Si une quantité insuffisante de prépuce est enlevée il y a un risque que la peau restante recouvre à nouveau le gland et se resserre créant un phimosis
- Ulcération méatique: Après ablation du prépuce, le gland est directement exposé aux urines dans la couche ce qui peut provoquer des ulcères
- Sténose du méat urinaire: Il s’agit d’un rétrecissement du méat urinaire (orifice par lequel s’écoule l’urine)
- Mauvaise cicatrisation: Comme pour toute intervention, il peut y avoir un trouble de la cicatrisation ou le développement de cicatrices non esthétiques
- Nécrose du pénis: Complication extrêmement rare qui mène à la perte du pénis
Il faut retenir que dans la grande majorité la circoncision se déroule sans complication majeure si elle a été bien conduite (dans un établissement hospitalier, par un chirurgien).
Les croyances d’une réduction de sensibilité du gland avec une diminution du plaisir sexuel plus tard ne semblent pas être prouvées scientifiquement.
Quand faut-il consulter après une circoncision ?
- Si vous observez des saignements persistants. Il faut savoir que quelques gouttes de sang sont normales après l’opération.
- S’il y a un écoulement jaunâtre purulent (quelques gouttes de liquide jaune citrin sont normales).
- Si le pénis reste enflé et rouge à plus de 48h après l’intervention.
- Si votre enfant semble malade ou qu’il a de la fièvre (>38°C).
- Si votre enfant n’urine pas dans les 12 heures après l’intervention.
Y-a-t-il des contre-indications ?
Oui et c’est pourquoi une circoncision doit être bien discutée et réflechie avec votre médecin.
Les enfants à risque de saignements comme par exemple les hémophiles (trouble sévère de la coagulation) ou thrombocytopéniques (avec des plaquettes sanguines basses devraient éviter ce type d’intervention sans indication médicale.
Les enfants ayant un hypospadias (ouverture du méat du urinaire sur la partie inférieure du pénis), épispadias, une chordée (courbure anormale de la tête du pénis) ou un pénis enfoui font également partie des contre-indications à cette intervention.
Quels soins apporter à mon enfant par la suite ?
Les soins sont identiques aux soins du pénis non circoncis, si ce n’est qu’ils sont plus simples, car la rétraction du prépuce n’est plus un sujet. Nettoyez la région circoncise à l’eau savonneuse et changez la couche comme vous le faisiez habituellement. Dans les suites opératoires, suivez les instructions de soin du chirurgien qui s’est occupé de votre fils.
Quand faut-il planifier une circoncision ?
Malgré le fait que beaucoup de traditions prônent une circoncision dans les premiers jours de vie, beaucoup d’établissements préconsient d’attendre 1 an car les risques de l’anesthésie sont moindres à cet âge. Le timing sera à discuter selon chaque enfant avec le soignant en charge.
Considérations économiques
La circoncision n’est pas remboursée si elle n’est pas pratiquée sur indication médicale. Les coûts peuvent être conséquents suivants les pays où elle est pratiquée. Attention aux services non-médicaux qui proposent ce geste à un prix très réduit mais dans des conditions qui mettant les enfants très à risque de complications.