La phase d’opposition

La phase d’opposition

Survenant aux alentours des 18 mois, cette phase représente un cauchemar pour beaucoup de parents. Elle est toutefois primordiale et fait partie d’une étape clé dans les différents stades du développement.

Pourquoi votre enfant dit « non« ?

Parce qu’il le peut.

Le fait de dire « non » représente une forme de pouvoir nouveau pour votre enfant et lui fait prendre conscience de son existence, son identité. Cette période lui permet d’acquérir une forme d’autonomie et d’expression de sa pensée propre.

Il s’agit aussi de tester les limites de son autonomie et de s’opposer aux parents qui sont leur principale source d’autorité. Très souvent, leur refus n’est pas relié au fait de ne pas vouloir faire quelque chose, mais plutôt d’exercer un contrôle sur une situation qu’ils n’ont pas pu faire par le passé. Cette phase peut être très perturbante pour les parents, surtout lorsqu’elle fait suite à la période correspondant à l’angoisse de la séparation.

Alors, comment réagir ? Quand un enfant dit systématiquement «non», sans raison réelle, cela peut être très irritant. Respirez profondément et sachez qu’avec un peu de stratégie et une nouvelle approche, vous pouvez tous les deux passer au travers.

Quelle stratégie adopter face à ce comportement ?

Surveillez votre propre vocabulaire : combien de fois dites-vous « non » à votre enfant? Essayez de substituer le « non » par d’autres mots ou de proposer des alternatives au lieu de dire un « non » catégorique.

Mettez-lui des limites : votre enfant est en train de tester ses limites et c’est tout à fait rassurant pour lui de savoir qu’il y a un cadre qu’il doit respecter. Les limites doivent être claires, exprimées de manière cohérente et fixes que ce soit avec la maman ou avec le papa. Si ces limites sont floues, mal comprises ou fluctuantes elles perdent le côté rassurant pour l’enfant.

Il y aura des situations où vous serez fatigués, démunis face à l’opposition avec le risque de céder. Il faut définir les limites infranchissables que ce soit en termes de sécurité pour votre enfant (par exemple: escalader le balcon, toucher la porte du four, … ) ou parce qu’il s’agit de principes fondamentaux dans votre éducation. Dans ces situations là il est toujours important d’expliquer la raison pour laquelle vous lui mettez la limite en question, surtout s’il s’agit de sa sécurité.

Ensuite, il y a les règles secondaires qui diffèrent selon les familles et sur lesquelles vous pourrez être plus souples avec la possibilité de faire des concessions (par exemple: l’heure du coucher « tu peux exceptionnellement rester un peu plus longtemps avec nous car demain c’est férié« ).

Tournez vos question de manières stratégique

Faites en sorte que votre proposition ne puisse pas induire une réponse par « oui » ou par « non« . Au lieu dire à votre enfant qu’il est temps d’aller se coucher, demandez-lui ce qu’il préfère faire en premier: mettre son pyjama ou se brosser les dents.

Évitez d’entrer dans une lutte. Si vous sentez que votre enfant risque de s’opposer, retournez la phrase dans un sens positif. Par exemple, au lieu de dire: « Tu n’auras pas de glace si tu ne manges pas les légumes de ton plat« , vous pourriez dire: « Dès que tu auras finis de manger les légumes de ton plat, on pourra se prendre une petite glace !« .

Usez d’empathie

Montrez à votre enfant que vous le comprenez. Par exemple, si votre enfant est en plein jeu sur une place de jeux, il ne voudra certainement pas rentrer lorsque vous le lui demanderez. Voyez la situation de son point de vue et vous pourrez lui dire par exemple : « Je vois que tu t’amuses bien et je comprends que tu ne veuilles pas rentrer, mais si on rentre maintenant on pourrait boire un bon chocolat chaud et lire un histoire« .

Les obligations fermes

Lorsque le « non » n’est pas une option (par exemple: ne pas vous donner la main lorsque vous traversez la route), vous pouvez alors tout à fait exercer votre autorité et dire: « Je vois que tu n’es pas content, mais malheureusement ici il n’y a pas d’option. Je suis ton parent, alors je prends les décisions« .

Le mot de la fin

Cette période d’opposition peut être exténuante et frustrante pour vous. Sachez qu’elle est en général limitée dans le temps (jusqu’aux 3 ans) et qu’il s’agit une étape normale dans le développement.

Il y a parfois des situations où l’opposition est systématique ou que sa réaction est disproportionnée, agressive (en criant ou en frappant). On parle alors d’un trouble de l’opposition.

Il est important dans ces cas de réagir avec parfois la nécessité de faire intervenir une aide externe (votre pédiatre, un pédopychologue ou psychiatre). En effet c’est une lutte de pouvoir qui s’installe et les parents peuvent se sentir dépassés avec l’impression que c’est l’enfant qui décide. Ce trouble de comportement tend même à s’aggraver si rien n’est fait et peut nuire au fonctionnement de l’enfant.